Huis clos

Un spectacle des Comédiens de la Tour
1986

L’enfer, c’est les autres

Distribution

Avec :

  • Inès : Yvette Ernault
  • Estelle : Magali Saint-Donat
  • Garcin : Pierre Corveaule
  • Le garçon : Alain Vilette

Mise en scène : Alain Vilette

 

Nos sélections
  • Rencontres Théâtrales de Bailly – 21 février 1986
L'histoire

Aucune agence de tourisme n’a encore proposé à ses clients, un voyage en enfer. Ce serait pourtant économique puisqu’un aller simple suffirait. Mais qui serait tenté par une telle visite : un monde de tortures où vous risquez de vous retrouver empalé, plongé dans une chaudière ou embroché au-dessus d’un brasier que viennent activer des diables ricanants. Non ! Merci.
Mais si l’enfer c’était tout autre chose. C’est ce que vont découvrir les personnages de Huis Clos, ces trois « absents » qui vont se retrouver murés dans le décor immuable d’une chambre d’hôtel.
Les voilà condamnés à supporter le poids de leurs actes sous le regard des autres, ces regards qui les mangent.
« Vous vous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril… Ah ! Quelle plaisanterie. Pas besoin de gril, l’enfer, c’est les autres ».
Mais est-ce besoin de se retrouver en enfer, pour souffrir de la présence des autres, qui vous regardent, qui vous jugent et vous transforment en objet… même ceux qui vous aiment…

La pièce

Huis clos est une pièce de théâtre en un acte de Jean-Paul Sartre, rédigée à la fin de l’année 1943 et représentée pour la première fois le 27 mai 1944 au théâtre du Vieux-Colombier, à Paris. Cette pièce est symbolique de l’existentialisme, mouvement littéraire du début du XXe siècle où l’être humain est défini par ses actes. Sartre pensait avoir écrit une pièce drôle.


« L’enfer c’est les autres » : Commentaire de l’auteur
« “ L’enfer c’est les autres ” a été toujours mal compris. On a cru que je voulais dire par là que nos rapports avec les autres étaient toujours empoisonnés, que c’était toujours des rapports infernaux. Or, c’est tout autre chose que je veux dire. Je veux dire que si les rapports avec autrui sont tordus, viciés, alors l’autre ne peut être que l’enfer. Pourquoi ? Parce que les autres sont, au fond, ce qu’il y a de plus important en nous-mêmes, pour notre propre connaissance de nous-mêmes. Quand nous pensons sur nous, quand nous essayons de nous connaître, au fond nous usons des connaissances que les autres ont déjà sur nous, nous nous jugeons avec les moyens que les autres ont, nous ont donné, de nous juger. Quoi que je dise sur moi, toujours le jugement d’autrui entre dedans. Quoi que je sente de moi, le jugement d’autrui entre dedans. Ce qui veut dire que, si mes rapports sont mauvais, je me mets dans la totale dépendance d’autrui et alors, en effet, je suis en enfer. Et il existe une quantité de gens dans le monde qui sont en enfer parce qu’ils dépendent trop du jugement d’autrui. Mais cela ne veut nullement dire qu’on ne puisse avoir d’autres rapports avec les autres, ça marque simplement l’importance capitale de tous les autres pour chacun de nous. »

Sartre, Entrevue avec Moshé Naïm, 1964.

 

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