C’est en 1946 que Jean Genet rédige son premier manuscrit sous le titre La tragédie des confidentes. Après avoir remanié plusieurs fois son texte, il publie en 1947 la quatrième version des Bonnes dans la revue l’Arbalète. La pièce est créée le 19 avril 1947 à l’Athénée à Paris dans une mise en scène de Louis Jouvet.
« Une chose doit être écrite : il ne s’agit pas d’un plaidoyer sur le sort des domestiques. Je suppose qu’il existe un syndicat des gens de maison – cela ne nous regarde pas. »
Cette déclaration de Jean Genet à propos des Bonnes, écarte toute allusion possible à la recherche d’un message de soutien à la cause des domestiques. C’est d’ailleurs avec la même froideur que le n° 224 de l’hebdomadaire Détective du 9 février 1933 narre l’histoire de Léa et Christine papin qui s’achève par le meurtre de leur patronne et de sa fille. Pas de Mirbeau et encore moins de Zola, juste un sous-titre : « Deux anges ? Non, deux monstres ! »
Du fait divers, Genet a retenu avant tout la troublante relation unissant les deux sœurs.