Les temps difficiles

Un spectacle des Comédiens de la Tour
2011

L’amour ou l’argent… on n’a pas le temps de faire les deux

Distribution

Avec (par ordre d’entrée en scène) :

  • Mme Antonin-Faure : Joëlle Devaux
  • Charlotte : Véronique Darras
  • Loulou : Anne-Sophie Zanelli
  • Frimousset (le chien) : Vinnie
  • Cyprienne : Catherine Tison
  • Mélanie Roche : Nicolae Pertat
  • Bob Laroche : Xavier Burneau
  • Jérôme : Franck Martinière
  • Maxime : Laurent Brangé
  • Armand : Philippe Maret
  • Anne-Marie : Thaïs Laurent
  • Jean-Pierre : William Lecoq
  • Marcel : Patrick Scarabello
  • Suzy : Sylvie Laurent
  • Julie : Carine Dufaÿs

Mise en scène : Jacques Flamand et Franck Martinière assistés de Sylvette Flamand

Régie son et lumière : Dalila Neuman, Jacqueline Hunt Desitter et Isabelle Frison

Décors : David Dubut, Sylvette Flamand, Corinne Goutard, Franck Martinière, Anne-Marie Scarabello, Patrick Scarabello et Anne-Sophie Zanelli

Costumes : Martine Foucher, Corinne Goutard, Marie-Jo Lignel et Anne-Marie Scarabello

Affiche : Jacques Flamand et Franck Martinière

Photos : Gérard Foucher

L'histoire

Jérôme Antonin-Faure, capitaine d’industrie vit difficilement la crise de 1929. Comment éviter la faillite ? Il tente par tous les moyens de retarder l’échéance : une alliance avec ses concurrents, un pacte d’actionnaires et bien sûr, le riche mariage… Le sacrifice de la ravissante et si « gentille » Anne-Marie Antonin-Faure accordant sa main à Bob l’héritier richissime mais pervers et dégénéré des Laroche ne procède pas d’un sublime dévouement aux intérêts des siens, mais ben de la fascination qu’elle éprouve devant le mirage de la fortune colossale.
Bourdet décrit avec brio cette bourgeoisie frivole et incompétente, que Jérôme exécutera en forme d’oraison funèbre par un brillantissime réquisitoire.

La pièce

Le 30 janvier 1934, commence la brillante carrière, au théâtre de la Michodière, des Temps Difficiles.
Sale temps pour la France. La crise de 1929 qui avait épargné le vieux continent, le frappe maintenant de plein fouet : Bourse en berne, faillites, chômage, grèves…
Cette tornade financière change les capitaines d’industries en hannetons affolés et les hôtels particuliers en châteaux de cartes.
Édouard Bourdet, maître du monde à l’envers avec les Messieurs entretenues de sa pièce « Le Sexe faible » n’a plus besoin de forcer le trait : l’histoire s’en charge toute seule.
Sa pièce « Les Temps difficiles » pourrait être sous-titrée « Iphigénie 1934 ». On y voit une jeune fille chaste et pure sauvant ses proches en acceptant d’épouser un monstre.
Pourtant malgré ses nombreuses scènes de comédie, la pièce possède bel et bien un héros tragique : l’imposant Jérôme Antonin-Faure, oncle d’Anne-Marie et patron de l’entreprise familiale à la dérive.
« Les bourgeois sont faits pour être avares et pour avoir de l’argent. Le jour où ils n’en n’ont plus, ils sont inutiles : ils n’ont plus qu’à disparaître de la circulation ».
Cependant Bourdet n’est pas Marx, ni même Brecht. La cause du désastre ne se trouve pas dans les contradictions du capitalisme, mais dans l’incurie de certains de ses dirigeants. Et c’est de l’instinct de survie, là encore individuel, que viendra peut-être le salut. Anne-Marie et son frère Jean-Pierre s’apprêtent à « rebondir » en allant chercher fortune dans le cinéma comme si le théâtre, lui aussi, en crise n’avait plus d’avenir que dans le septième art… du moins pour le moment

Édouard Bourdet avait un frère prénommé André qui lui, fit carrière dans les carrières à Triel. En effet après la première guerre mondiale, André Bourdet reprit à son compte l’exploitation de la société familiale Vallée-Bourdet qui extrayait de la pierre à plâtre dans la carrière des Saussaies à Pissefontaine.
Peu rentable, cette exploitation fût confrontée à des difficultés économiques avant d’être cédée à la Société du Port Marron pour cesser définitivement en 1943.
Édouard s’est-il inspiré de la faillite de son frère pour écrire Les temps difficiles ? On peut le penser… Mais les deux frères n’étaient pas forcément des bons amis. En effet l’essayiste Fabienne Casta-Rosaz raconte dans « Histoire du flirt » la rivalité amoureuse d’André et Édouard dans la quête de Catherine Pozzi qui aboutit à des scènes d’une violence extrême entre les deux frères. André ira même jusqu’à tenter de faire obstacle au mariage…
Lors de la création à riel en mai 2011, une exposition sur les carrières de Triel était présentée par l’association Triel Mémoire et Histoire.

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