Les Vilains

Un spectacle des Comédiens de la Tour
1977

Tels des personnages de Bruegel au langage de Rabelais

Distribution

Avec (par ordre d’entrée en scène) :

  • Menato, paysan : Pascal Lévêque
  • Ruzzante, jeune paysan : Lionel Chopard
  • Flore, jeune paysanne, fille de Menaga : Fabienne Barbieri
  • Betia, femme de Menato : Marie-Josèphe Plaçais
  • L’aveugle, dit « Double-Borgne » : Jacky Certain
  • Le Cul-de-jatte, dit « Traîne Cul » : Bernard Zeutzius
  • Menaga, mère de Flore : Dominique Aerts
  • Tazio, aubergiste, oncle de Flore : Pierre Blanchet
  • Piolo : Alain Guillon
  • Francesca, servante de l’auberge : Florence Barbieri
  • Tonin, soldat : Philippe Prévost
  • Un paysan puis le Valet : Alain Rangdet
  • Andronico, vieux bourgeois : Jean-Pierre Ecobichon

Mise en scène : Jean-Pierre Aerts

Régie, éclairages et sonorisation : Pierre Blanchet, Claude Ecobichon et Jean-Paul Naudin

Décors : Jean-Pierre Aerts avec la participation de Claude Ecobichon et son équipe

Maquillages : Rose-Marie Castano

Les chants sont interprétés par l’Ensemble Chanteclair sous la direction de Monsieur Costes

L'histoire

Les Vilains vivent devant nous, en quelques heures, le raccourci de leur vie, le raccourci de tout ce qui peut marquer la vie des hommes : les joies, les peines, l’amour, la mort, la guerre, la fête…
Ces évènements ne sont pas des tableaux accrochés au hasard le long d’une galerie mais bien plutôt, une succession de situations qui s’enchaînent suivant une progression dramatique vécue par un groupe de personnages. On ne peut s’empêcher d’évoquer le rythme alerte de la farandole.
Voici ce qu’en écrivit le critique Jean-Jacques Gautier :
« Les Vilains, ce sont des paysans padouans… Leur aventure commence comme une farce, finit comme « les Mendiants » ou « les Aveugles ». Elle comprend des ruses, des cocasseries, des filouteries, de la violence… avec, dans l’intervalle, toutes sortes de variations bien vertes sur l’amour, le désir, les exploits gaillards et la naïveté authentique des fabliaux… »
Et tout se déroule au rythme de la nature, inexorablement, du printemps à l’hiver, de la Fête à la désolation, inexorablement comme le Destin.

La pièce

Cette pièce a en fait deux auteurs et ce n’est pas là la moindre de ses originalités. Le premier, Angelo Beolco, dit « Ruzzante », était contemporain de Bruegel et de Rabelais. Auteur italien du XVI° siècle, donc, il dépeint les mœurs des paysans padouans de l’époque et se sert de cette fresque comme d’un support pour chacun de ses fabliaux satiriques.
André Gille rencontre le théâtre de Ruzzante un peu au hasard de recherches de documents sur la Commedia dell’arte. Et il choisit d’écrire une pièce unique recouvrant les thèmes de Ruzzante. Ecoutons André Gille :
« Bien que les thèmes qui m’intéressaient fussent les uns comiques, les autres tragiques, ils me semblaient faire partie d’un même univers, l’univers frustre des paysans de cette époque où leur joie de vivre explose avec d’autant plus de force qu’ils savent leur existence précaire… »
Ainsi, bien que célébré avec quatre siècles de distance, la mariage d’amour entre Ruzzante et André Gille nous vaut une œuvre remarquable où se mêlent la fougue Rabelaisienne de l’un et la virtuosité de l’autre.

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